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1Monsieur, ceste-cy sera pour accuser la réception de la vostre du XVe et pour vous dire que j’ay
2faict courir promptement le paquet qu’envoyés à monsieur le mareschal de Danville. Je suis bien
3ayse de ce que messieurs du pays ont faict leurs despêches à sa magesté. Je m’asseure que s’il ne vous
4eust pleu de rompre ce coup, que j’eusse eu une recharge d’eus, mais il me viendra mieus
5à propos d’attendre la parcelle, si tant est que la dernière despêche que mesditz sieurs du pays ont faict
6en court ne me frustrent de mon espérance. Quoy que ce soit, ilz me feront grant plaisir de m’en
7résouldre. Je vous supplye très humblement, Monsieur, volloyr sur ce sentyr d’eus leurs deslibérations.
8J’ay envoyé vers monsieur du Pelous pour l’esguillionner ung petit. Il m’a prié le tenyr pour
9excusé s’il ne peult présentement satisfaire à ma sommation, d’aultant que son honneur
10luy commande de vaquer à la charge du Hault Vivarey que monsieur le mareschal de
11Danville l’a pourveu. N’ayant aultre chose digne de vous, je salueray voz bonnes grâces par mes
12très humbles recommandations, priant Nostre Seigneur vous donner,
13Monsieur, en très bonne santé, longue et hereuse vye. Au Monteilhimart, ce XVIIIIIe décembre.
14Vostre très humble, très hobéyssant filz
15et à jamays serviteur.
16Hourche
17Monsieur, je vous eusse despêché mon laquays pour vous faire tenyr seurement la lestre que monsieur Bellyèvre vous escrit, de
18laquelle il m’a envoyé une coppie, n’eust esté que j’ay trouvé monsieur de Bazemont, abé d’Aiguebelle, qui m’a promys vous donner ce paquet
19de ces propres mains. Or Monsieur, je ne me puis garder de vous réciter ung discours que Roysse me vint faire à mon retourt de
20Grenoble, comme monsieur de La Pierre estoit allé veoyr monsieur du Pouet, lequel il avoyt conseillé comme son allhyé et amy
21de s’aller randre auprès de monsieur de Suze et que ledit Pouet persuada ces parans, amys et semblables d’en faire de mesmes,
22d’aultant que ledit seigneur alloyt avoyr l’entyer gouvernement de ceste province, si bien que ledit Roysse m’a dit que, venant ces
23nouvelles à la notice de la noblesse huguenotte de ce pays, qu’ilz ce sont grandement troublés et quasy prest à c’esmouvoyr
24pour le malheur qu’ilz leurs en rensseroit, et par conséquent à tout le pays, d’estres exposés et assucjectys aus
25passions dudit seigneur, lequel faict apparoyr journellement sa grande ambition et envye. Je m’estonne comme sa consience